Le Papier Toilette – Son incroyable histoire

Le Papier Toilette – Son incroyable histoire

Le Papier Toilette - Son incroyable histoire

Ah, le papier toilette, cet humble héros -peu reconnu- de nos moments les plus intimes. Remontons le fil du temps, à l’époque où nos ancêtres devaient improviser des solutions un peu sauvages. Coquillages polis et éponges au bout d’un bâton, une époque où l’on pouvait dire que hygiène rimait avec aventure.

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I - Tout commence à la Grèce Antique

Au temps jadis, vers 421 avant J-C, la Grèce Antique ouvrait le bal de l’hygiène, et devinez quoi, ils étaient fans de « pessoi, » autrement dit des cailloux. Des archéologues, en véritables détectives des toilettes, ont même trouvé ces pessoi dans les latrines autour de la Méditerranée. Les latrines, étaient les « toilettes collectives » de l’époque pour les Grecs et les Romains

Les pessoi, d’une taille précise de 3 à 10.5 centimètres de diamètre et d’une épaisseur de 0.6 à 2.2 centimètres, étaient les accessoires incontournables pour l’essuyage. Oui, vous avez bien lu, à cette époque, c’était le combo caillou pour une propreté antique. Bien sûr, ces cailloux étaient polis, car qui prendrait le risque de se blesser au niveau de cette zone sensible ? Raffinement ultime, ils étaient souvent récupérés de vieilles céramiques. 

À la Rome antique, les historiens pensent que les Romains avaient un faible pour le « tersorium » – une éponge au bout d’un bâton. Après chaque utilisation, elle était rincée et mise à la disposition du prochain aventurier des latrines. Une anecdote mémorable nous vient du philosophe Sénèque le jeune, décrivant le tragique épisode d’un gladiateur germanique qui a décidé de mettre fin à ses jours dans les toilettes, en se servant d’un tersorium comme accessoire dramatique. L’histoire nous offre ainsi un tableau à la fois comique et sombre de l’histoire des pratiques d’hygiène antiques.

II - L’époque du Moyen-Âge opte pour l'organique

Ah, l’énigmatique Moyen Âge, une époque où la discrétion régnait même dans les témoignages d’essuyage post-toilettes. Nous avons pu dénicher aujourd’hui une variété de matériaux pour ce noble rituel. On parle de vieux chiffons, de morceaux de tissus, et même de petites boules de laine. Mais attendez, ça devient botanique ! Les ressources naturelles étaient également de la partie, avec des aventuriers du nettoyage optant pour des matières végétales. Imaginez-vous vous essuyer avec de la mousse, des feuilles, du foin, ou même de la paille !

III - L’Asie révolutionne la manière de s'essuyer

En Asie, l’usage du bâton hygiénique s’est répandu à partir de l’Inde, vers la Chine puis le Japon. En Chine les archéologues ont retrouvé des bâtons de bambous datant du 1er siècle après J-C. Ces bâtons étaient enveloppés de tissu pour être trempés dans l’eau permettant de se nettoyer après avoir déféqué. Maintenant, imaginez-vous au Japon pendant la période Nara (710 à 784), où les « chuugi », ces bâtons sans tissu, étaient la tendance en matière d’hygiène post-déféquation. Après les pierres, voici les bâtons !

Quant au papier, le héros de notre histoire, il est né en Chine au deuxième siècle avant J-C. Bien sûr, c’est là que débute l’ère du papier toilette. Le premier témoignage de cette révolution date de 589 après J-C. On pouvait s’essuyer avec du papier usagé ou du papier neuf, ce dernier étant fabriqué à partir de paille de riz. Pas étonnant que les Chinois en aient consommé à la pelle ! Un rapport de 1393 mentionne que 720 000 feuilles étaient produites annuellement uniquement pour le palais impérial. Et tenez-vous bien, 15 000 feuilles carrées de 20 cm étaient spécialement produites pour la famille impériale. Du papier doux et parfumé pour une royauté impériale.

IV - L’Occident entre en jeu pour commercialiser le produit que nous connaissons tous

L’histoire continue en Occident à l’époque de la Renaissance. Rabelais, cet auteur et médecin éclairé, nous a offert une pépite dans l’histoire de l’hygiène intime. Imaginez Gargantua, ce géant au quotidien peu commun, discutant avec son père des divers matériaux utilisés pour s’essuyer les fesses. Une liste interminable où tout semble inadéquat à ce géant délicat. Et voilà, pour la première fois, le papier fait son entrée en scène. Cependant, Gargantua, critique avisé, le juge inapproprié, arguant qu’il a le fâcheux penchant d’irriter les parties intimes. Le papier, alors tout jeune acteur dans le drame de l’hygiène, était déjà en lice, mais pas sans susciter quelques grognements du géant.

À cette époque en Europe, le papier était précieux, presque un luxe. Les almanachs, bien plus qu’un simple outil de prévision, devenaient des accroches pratiques, suspendus par une corde astucieusement placée. Et, entre nous, leur usage ne se limitait pas à la lecture, n’est-ce pas ? 

Puis vint l’ère de l’industrialisation, transformant le papier de trésor rare en bien commun. L’avalanche de journaux, la révolution de la presse périodique, tout cela contribua à rendre le papier plus accessible. Toutefois, le grand changement se produisit à l’extérieur de la Chine, où le papier frais, destiné à des desseins plus intimes, devint une réalité. 

En 1857, l’entrepreneur new-yorkais Joseph Gayetty fit un pas audacieux en créant le tout premier papier toilette commercial. Chaque feuille portait fièrement son nom, une astuce pour nous rappeler avec quoi nous faisions affaire. Et pour pousser les ventes, le produit était présenté comme une merveille médicinale, une panacée contre les hémorroïdes. L’année 1890 vit l’avènement du rouleau, grâce à Clarence et Irvin Scott, également inscrits dans les annales du papier. Un an plus tard, Seth Wheeler améliora le concept avec des lignes de perforations, mettant fin au débat éternel : rouleau par-dessus ou par-dessous ?

Puis, dans les années 1920, la Hoberg Paper Company lança un papier toilette spécifiquement conçu pour les femmes, le fameux « Charmin« . Adieu aux propriétés médicinales, bonjour à l’ère de la douceur et de la féminité. C’était le début d’une nouvelle ère pour le papier toilette.

Le papier toilette début son âge d’or, devenu symbole flamboyant de la renaissance économique après la Seconde Guerre mondiale. Les années 1950 et 1960, témoins d’une prospérité grandissante, ouvrent les portes du confort à tous, particulièrement en Allemagne et en France. La croissance exponentielle de sa production amorce une baisse significative de son prix, faisant du papier toilette le joyau accessible à tous les foyers. Une révolution à laquelle personne n’aurait pu s’attendre, mais qui a su dérouler le tapis du bien-être dans nos petits coins.

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L’histoire (pas très culottée) des toilettes publiques !

L’histoire (pas très culottée) des toilettes publiques !

L'HISTOIRE (PAS TRÈS CULOTTÉE)
DES TOILETTES PUBLIQUES

Sacrée histoire que celle de l’apparition des toilettes publiques ! Sujet souvent moqué, les toilettes publiques restent un besoin et un droit social indispensable en milieu urbain. Nous vous partageons aujourd’hui leur histoire, de leur création par l’empereur romain Vespasien jusqu’à l’apparition des urinoirs pour femmes de nos jours.

Un impôt sur l’urine, vraiment ?!

L’histoire des toilettes publiques débute au premier siècle après J-C, à Rome, où l’empereur Vespasien, père de Titus, décide d’établir un impôt sur l’urine. Cet impôt prête à rire mais il s’avère très prolifique puisque l’urine est, à l’époque, utilisée par les travailleurs du textile pour les propriétés nettoyantes de l’ammoniaque qu’elle contient. Vespasien met donc en place ce qui peut être considéré comme les prémices des toilettes publiques. Des récipients étaient placés dans les rues de Rome pour que les travailleurs du textile puissent venir récolter l’urine lorsque les passants les avaient remplis.

"Pecunia non olet" (L'argent n'a pas d'odeur")

Des barils d’aisance aux colonnes de Rambuteau

En France, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, il est tout à fait coutume de se soulager n’importe où en extérieur. Cependant, à la fin des années 1700, un édit interdit formellement « de par le Roy » ces pratiques, ce qui complique fortement la vie des Français !
Antoine de Sartine, lieutenant général de la police, décide alors de faire installer des barils d’aisance dans les rues de Paris pour permettre aux passants de se soulager. L’urine étant toujours considérée comme une source de revenu, cette fois-ci pour le phosphate qu’elle contient (source d’engrais naturel), ce fut alors le début de la course à l’innovation.

En 1800, deux types de réflexions se dessinent :

  • L’urine doit être recueillie car elle est source de revenus.
  • Les passants doivent pouvoir se soulager d’une urgence sans risquer d’amende.

Ce n’est qu’en 1834 qu’apparaissent les premières toilettes publiques grâce au comte de Rambuteau (prédécesseur de George Haussmann au poste de préfet de la Seine).

A la suite d’une épidémie de Choléra qui a ravagé le pays, l’hygiène devient un enjeu de taille pour limiter la prolifération des bactéries et des maladies. Le comte installe donc les premières toilettes publiques dans les boulevards de Paris. Les colonnes de Rambuteau, pissotières individuelles, ont ainsi pour but de doter la ville lumière de lieux d’aisance plus hygiéniques.

L’apparition des vespasiennes parisiennes

Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que les Vespasiennes parisiennes voient le jour (cf empereur Vespasien dont on parle ci-dessus). Ces petits chalets « de nécessité » permettent enfin aux femmes de pouvoir se soulager ailleurs qu’à leur domicile. Dans les années 60, les vespasiennes deviennent un lieu de rencontre homosexuelles où les hommes aspirant à de nouvelles relations se plaisent à s’y éterniser. Cependant, ces relations homosexuelles sont mal perçues et entachent la réputation des vespasiennes. L’Assemblée Nationale décide donc de les démolir.

Petit à petit les vespasiennes disparaissent des rues parisiennes et laissent place vingt ans plus tard, à la première pissotière JC Decaux, aujourd’hui leader mondial du mobilier urbain.

Et les femmes dans tout ça ?

Avec cette courte rétrospective de l’histoire des toilettes publiques, on se rend facilement compte que celles-ci n’ont jamais réellement été pensées pour convenir aux femmes.
Et pourtant ! Les femmes passent 2,5 fois plus de temps aux toilettes que les hommes. Elles sont donc celles qui ont le plus besoin de toilettes dans l’espace public.

Jusqu’au début du XXIe siècle, les femmes n’avaient que des « petits chalets » pour se soulager d’une envie pressante. En 1981, JC Decaux crée la première sanisette dédiée aux femmes.
Après près de 2000 ans sans grande considération, les femmes voient enfin des solutions arriver comme les urinoirs Lapee spécialement conçus pour elles. Expérimentée à Toulouse en 2019, cette innovation permet enfin aux femmes de se soulager dans l’espace public en toute sécurité et sans avoir à subir les longues files d’attentes !

Voir la vidéo sur la présentation des urinoirs pour femme

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