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Sacrée histoire que celle de l’apparition des toilettes publiques ! Sujet souvent moqué, les toilettes publiques restent un besoin et un droit social indispensable en milieu urbain. Nous vous partageons aujourd’hui leur histoire, de leur création par l’empereur romain Vespasien jusqu’à l’apparition des urinoirs pour femmes de nos jours.
L’histoire des toilettes publiques débute au premier siècle après J-C, à Rome, où l’empereur Vespasien, père de Titus, décide d’établir un impôt sur l’urine. Cet impôt prête à rire mais il s’avère très prolifique puisque l’urine est, à l’époque, utilisée par les travailleurs du textile pour les propriétés nettoyantes de l’ammoniaque qu’elle contient. Vespasien met donc en place ce qui peut être considéré comme les prémices des toilettes publiques. Des récipients étaient placés dans les rues de Rome pour que les travailleurs du textile puissent venir récolter l’urine lorsque les passants les avaient remplis.
"Pecunia non olet" (L'argent n'a pas d'odeur")
En France, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, il est tout à fait coutume de se soulager n’importe où en extérieur. Cependant, à la fin des années 1700, un édit interdit formellement « de par le Roy » ces pratiques, ce qui complique fortement la vie des Français !
Antoine de Sartine, lieutenant général de la police, décide alors de faire installer des barils d’aisance dans les rues de Paris pour permettre aux passants de se soulager. L’urine étant toujours considérée comme une source de revenu, cette fois-ci pour le phosphate qu’elle contient (source d’engrais naturel), ce fut alors le début de la course à l’innovation.
En 1800, deux types de réflexions se dessinent :
Ce n’est qu’en 1834 qu’apparaissent les premières toilettes publiques grâce au comte de Rambuteau (prédécesseur de George Haussmann au poste de préfet de la Seine).
A la suite d’une épidémie de Choléra qui a ravagé le pays, l’hygiène devient un enjeu de taille pour limiter la prolifération des bactéries et des maladies. Le comte installe donc les premières toilettes publiques dans les boulevards de Paris. Les colonnes de Rambuteau, pissotières individuelles, ont ainsi pour but de doter la ville lumière de lieux d’aisance plus hygiéniques.
Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que les Vespasiennes parisiennes voient le jour (cf empereur Vespasien dont on parle ci-dessus). Ces petits chalets « de nécessité » permettent enfin aux femmes de pouvoir se soulager ailleurs qu’à leur domicile. Dans les années 60, les vespasiennes deviennent un lieu de rencontre homosexuelles où les hommes aspirant à de nouvelles relations se plaisent à s’y éterniser. Cependant, ces relations homosexuelles sont mal perçues et entachent la réputation des vespasiennes. L’Assemblée Nationale décide donc de les démolir.
Petit à petit les vespasiennes disparaissent des rues parisiennes et laissent place vingt ans plus tard, à la première pissotière JC Decaux, aujourd’hui leader mondial du mobilier urbain.
Avec cette courte rétrospective de l’histoire des toilettes publiques, on se rend facilement compte que celles-ci n’ont jamais réellement été pensées pour convenir aux femmes.
Et pourtant ! Les femmes passent 2,5 fois plus de temps aux toilettes que les hommes. Elles sont donc celles qui ont le plus besoin de toilettes dans l’espace public.
Jusqu’au début du XXIe siècle, les femmes n’avaient que des « petits chalets » pour se soulager d’une envie pressante. En 1981, JC Decaux crée la première sanisette dédiée aux femmes.
Après près de 2000 ans sans grande considération, les femmes voient enfin des solutions arriver comme les urinoirs Lapee spécialement conçus pour elles. Expérimentée à Toulouse en 2019, cette innovation permet enfin aux femmes de se soulager dans l’espace public en toute sécurité et sans avoir à subir les longues files d’attentes !
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