Toilettes Maroc : Le combat sanitaire urgent !
L’absence d’accès aux toilettes est un problème répandu au-delà de l’Inde et de l’Afrique subsaharienne, touchant également le Maroc. Malgré des progrès notables dans la disponibilité de l’eau potable et des systèmes d’assainissement au fil des décennies, 9 % de la population marocaine reste privée d’installations sanitaires adéquates, les contraignant à recourir à des solutions naturelles pour leurs besoins. Cette situation non seulement affecte la dignité humaine, mais constitue également une menace sérieuse pour la santé publique, favorisant la propagation de maladies liées à l’hygiène insuffisante. Ces constats émanent d’une étude approfondie menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’UNICEF, publiée le 30 juin. L’étude met en évidence les disparités régionales et souligne l’urgence d’investir davantage dans les infrastructures sanitaires afin d’améliorer les conditions de vie des segments de population les plus fragiles.
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Une question d'urgence sanitaire absolue au Maroc 
En 1990, 40% de personnes devaient faire preuve de créativité pour trouver d’autres endroits que la toilette pour satisfaire leurs besoins biologiques. Aujourd’hui, ce chiffre a chuté à 9 %, soit environ 3 millions de personnes. Le Maroc a beaucoup à fêter en réduisant de 25% l’exposition à la défécation en plein air en 25 ans. Pourtant, les rapports montrent que 13 % de la population n’a pas accès à l’eau. 77% a accès à des toilettes propres et sûres, alors que 12% les partagent. Les 2 % restants utilisent généralement des sanitaires précaires.
Au total, c’est un tiers de la population mondiale qui n’a pas accès aux toilettes ce qui peut constituer un énorme problème de propagation des maladies à partir de la pollution de sources qui met en danger la vie de plusieurs millions de personnes. Tout comme la santé, c’est une question de dignité.
Toilettes Maroc : Le manque cruel dans les grandes villes ❌
Presque toutes grandes villes marocaines, dont Casablanca, Marrakech, et Tanger, avaient un manque critique de toilettes publiques et leurs installations existantes étaient très dégradées, selon Aljarida24. Et l’été se rapproche, ce qui aggrave la situation étant donné que la majeure partie des villes du pays n’ont pas de toilettes publiques suffisantes pour leurs habitants, a indiquée l’association marocaine des consommateurs dans un communiqué. L’association citait le cas de la place Jemaa El-Fna à Marrakech, le lieu le plus attrayant pour les touristes du monde entier. Il y a 20 toilettes, accueillant jusqu’à 100 000 à 250 000 visiteurs au plus fort de la saison, tandis que les normes internationales recommandent de disposer d’une toilette pour 10 femmes et de disposer d’une toilette pour 15 hommes. La situation est devenue si critique que la majorité de la population recourt à des usages non réglementés des lieux publics qui augmentent les problèmes connexes d’hygiène et de santé publique. L’air redevient rougeoyant, très malodorant et insoutenable », a déclaré un habitant de Casablanca. Une telle situation exige que la mairesse, Nabila Rmili agisse immédiatement pour résoudre le problème. Cette situation rend furieux les Marocains.
Casablanca entretient son effort dans sa course pour de nouveaux sanitaires 🚻
La ville de Casablanca a réagi aux plaintes des résidents en allouant 3,5 millions de dirhams pour rénover 14 toilettes publiques. Auparavant, un projet plus ambitieux de 128 toilettes automatiques avait été confié à SDL Casa Aménagement, avec un budget controversé de 60 millions de dirhams. Ce projet n’a pas encore démarré.
En juillet 2024, Casa-Baïa a lancé un appel d’offres pour l’acquisition de 30 à 60 nouveaux blocs sanitaires à installer dans les 16 arrondissements de Casablanca. Ces installations, qui seront équipées de ventilation, de détecteurs d’incendie et de caméras extérieures, devront être accessibles aux personnes à mobilité réduite et intégrer des espaces publicitaires. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de la commune de préparer Casablanca pour les grands événements sportifs à venir : la Coupe d’Afrique des Nations en 2025 et la Coupe du Monde en 2030. L’objectif est d’offrir des infrastructures sanitaires adéquates aux nombreux visiteurs attendus, tout en faisant de Casablanca une vitrine pour le Maroc.
L'économiste Adnane Benchékroune souligne l'urgence d'équiper en toilettes publiques toutes les villes qui accueilleront des matchs du Mondial. Il considère cela comme un élément crucial de planification urbaine. L'accès aux toilettes en milieu urbain est un enjeu de santé publique majeur, particulièrement pour les personnes souffrant de maladies chroniques qui nécessitent des passages fréquents et parfois imprévisibles aux toilettes. À Casablanca, face au manque d'installations publiques, les habitants se voient contraints de chercher des solutions alternatives. Beaucoup se tournent vers les cafés, souvent obligés d'y consommer pour pouvoir utiliser leurs sanitaires, au risque parfois de se voir refuser l'accès. Cette situation met en lumière un défi urbain important : concilier les besoins physiologiques des citadins avec les infrastructures disponibles dans l'espace public.
Le désastre des toilettes se ressent même sur les plages marocaines 🏖️
Les plages marocaines, bien que très attirantes pour les touristes, souffrent d’une absence presque totale d’infrastructures de base, y compris des infrastructures sanitaires. Ce problème est particulièrement aigu en été, lorsque des centaines de milliers de touristes nationaux, étrangers, et de marocains résidents à l’étranger affluent vers les côtes du pays. Malheureusement, cette situation fait qu’il est souvent inconfortable et dangereux de visiter les plages du Maroc. Vraiment très peu de plages marocaines disposent de toilettes publiques, de douches ou des postes de secours. Les rares infrastructures existantes sont généralement en très mauvais état, faute de soins réguliers. Les visiteurs se voient donc souvent obligés de recourir à des solutions non satisfaisantes. La seule option possible, dans ce cas, est de recourir aux toilettes des restaurants de la plage, ce qui contribue à leurs revenus. Sinon, ils doivent se contenter de se soulager dans la mer, un geste vraiment préoccupant.
La Fédération Marocaine des Droits du Consommateur (FMDC) alerte le royaume ⚠️
Le rapport de la Fédération Marocaine des Droits du Consommateur (FMDC) met en lumière l’importance des toilettes publiques pour accueillir des événements nationaux et internationaux, comme la Coupe du Monde. Selon le document, le Maroc manque cruellement d’infrastructures de qualité pour accueillir les millions d’étrangers que le pays souhaite incorporer dans sa chaine d’accueil. Cette absence nuit à la santé publique et au bien-être de ceux qui vivent dans les grandes villes, en particulier aux femmes, aux enfants et aux malades.
La FMDC demande au gouvernement d’agir et lui souhaite d’installer au moins 20 toilettes publiques par 100 000 habitants. Ce chiffre nécessiterait entre 100 000 et 250 000 nouvelles installations à travers le pays. Pour cela, la fédération propose que le Maroc : ouvre le secteur à l’investissement privé, choisisse des équipements modernes qui respectent les normes d’hygiène et de sécurité, et offre des avantages fiscaux pour l’investissement. En l’absence d’initiatives privées, la FMDC insiste sur la responsabilité des autorités locales pour l’installation et l’entretien de ces infrastructures essentielles.
Le message de la FMDC met en lumière un paradoxe frappant : malgré les discours sur l’avancement et la modernisation du Maroc, des besoins fondamentaux restent encore à satisfaire. La problématique des toilettes publiques dépasse la simple question de l’investissement privé. Elle nécessite une prise de conscience générale et un engagement politique fort pour impulser un véritable changement. Ces installations sanitaires ne sont pas qu’une affaire de commodité ; elles sont révélatrices des valeurs et des priorités de notre société. Il est temps d’aborder cette question de front, avec lucidité et peut-être une pointe d’humour, mais surtout avec une volonté d’agir concrètement. L’heure est venue de confronter cette réalité et de transformer les paroles en actes, pour que le progrès vanté se traduise dans tous les aspects de la vie quotidienne des citoyens marocains.
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